29/04/2024

Entretien avec Richard Cailleux le compositeur de " Vive les microbes ! "

Après le film "Nouvelle Cordée", le compositeur Richard Cailleux et la réalisatrice Marie-Monique Robin réitèrent leur collaboration pour le film "Vive les microbes !". Cette nouvelle aventure cinématographique marque un tournant pour le musicien, qui endosse pour la première fois le rôle de compositeur principal pour un film. Il nous dévoile les coulisses de cette expérience inédite.

 

Si être propulsé sur le devant de la scène peut être vertigineux, ce n’est pas le cas pour le compositeur autodidacte. Loin d’être intimidé par la situation, il reçoit cette opportunité comme un nouveau défi à relever. "Je n’ai pas réfléchi longtemps lorsqu’ils m’ont proposé de composer la musique, c'était un grand oui. Ma seule crainte était de ne pas être à la hauteur, mais je me suis dit que c’était un challenge intéressant", confie-t-il le sourire aux lèvres.

 

"La musique des microbes"

 

Pour mettre en musique le monde microbien, Richard utilise une myriade d’instruments : piano, violoncelle, batterie, accordéon, harmonica, vibraphone ou encore percussions corporelles, il expérimente tel un scientifique. L’expérimentation et l’enquête sont d’ailleurs deux termes qui l’ont inspiré : "Quand Marie-Monique Robin m’a annoncé qu’il s’agissait d’un film scientifique, j’ai tout de suite pensé à l’aspect enquête, énigmatique et expérimental de la science. Je trouvais que le son du vibraphone représentait bien le côté énigmatique. J’ai spontanément associé l’idée d’enquête en progression au rythme dynamique du tango argentin à la Piazzolla. Les sonorités électroniques qu’on entend dans certains morceaux suggèrent l’approche expérimentale."

Grand amateur d'instruments acoustiques, il choisit aussi d'incorporer des instruments électroniques, comme le synthétiseur, dans la création de ce qu’il appelle "la musique des microbes". Ainsi, ses compositions s'enrichissent de sonorités plus "artificielles", symbolisant la vie microbienne. "Il y a avec le synthétiseur un côté organique. Dans les animations, lorsqu’on voit les vers se déplacer, on a ce fond sonore composé de sons assez pétillants et joyeux qui accompagnent leur déplacement. Ça suscite un sentiment d’activité incessante de ces organismes vivants, à l'origine même de la vie humaine", décrit l’auteur-compositeur.


Raconter la vie

 

La technique de l'ostinato, la répétition obstinée d’un motif mélodique, harmonique ou rythmique, joué par le lithophone, un instrument à percussion fait de pierres ou de morceaux de roche et frappé avec des baguettes, renforce cette volonté d’évoquer le vivant : "L’ostinato du lithophone provoque un effet de boucle rappelant le cycle de la vie. Le caractère répétitif renvoie directement au message du film : les microbes sont indispensables à notre vie, parce qu’ils sont à l'origine de notre existence et assurent le bon fonctionnement de notre organisme. Sans eux, un déséquilibre s'installe."

Musicien multi-instrumentiste, il crée les maquettes depuis chez lui, utilisant des instruments chinés ou qu'il a lui-même confectionnés :  “une caverne d'Ali Baba” où plus de 50 instruments reposent, prêts à être utilisés pour donner vie aux compositions. "L’idée est de mélanger des sonorités uniques qui proviennent d’instruments qui le sont tout autant", résume le compositeur. Cette démarche reflète le désir de singularité et d'artisanat qui caractérise son art. Une marque de fabrique qu'il met au service de “Vive les microbes !”.

array(15) { ["id"]=> string(3) "122" ["valid"]=> string(1) "1" ["title"]=> string(73) "Entretien avec Richard Cailleux le compositeur de " Vive les microbes ! "" ["url"]=> string(67) "Entretien-avec-Richard-Cailleux-le-compositeur-de-Vive-les-microbes" ["category"]=> string(1) "1" ["webzine"]=> string(2) "21" ["date_create"]=> string(10) "1714341600" ["video"]=> string(0) "" ["photo"]=> string(0) "" ["head"]=> string(0) "" ["text"]=> string(4812) "

Après le film "Nouvelle Cordée", le compositeur Richard Cailleux et la réalisatrice Marie-Monique Robin réitèrent leur collaboration pour le film "Vive les microbes !". Cette nouvelle aventure cinématographique marque un tournant pour le musicien, qui endosse pour la première fois le rôle de compositeur principal pour un film. Il nous dévoile les coulisses de cette expérience inédite.

 

Si être propulsé sur le devant de la scène peut être vertigineux, ce n’est pas le cas pour le compositeur autodidacte. Loin d’être intimidé par la situation, il reçoit cette opportunité comme un nouveau défi à relever. "Je n’ai pas réfléchi longtemps lorsqu’ils m’ont proposé de composer la musique, c'était un grand oui. Ma seule crainte était de ne pas être à la hauteur, mais je me suis dit que c’était un challenge intéressant", confie-t-il le sourire aux lèvres.

 

"La musique des microbes"

 

Pour mettre en musique le monde microbien, Richard utilise une myriade d’instruments : piano, violoncelle, batterie, accordéon, harmonica, vibraphone ou encore percussions corporelles, il expérimente tel un scientifique. L’expérimentation et l’enquête sont d’ailleurs deux termes qui l’ont inspiré : "Quand Marie-Monique Robin m’a annoncé qu’il s’agissait d’un film scientifique, j’ai tout de suite pensé à l’aspect enquête, énigmatique et expérimental de la science. Je trouvais que le son du vibraphone représentait bien le côté énigmatique. J’ai spontanément associé l’idée d’enquête en progression au rythme dynamique du tango argentin à la Piazzolla. Les sonorités électroniques qu’on entend dans certains morceaux suggèrent l’approche expérimentale."

Grand amateur d'instruments acoustiques, il choisit aussi d'incorporer des instruments électroniques, comme le synthétiseur, dans la création de ce qu’il appelle "la musique des microbes". Ainsi, ses compositions s'enrichissent de sonorités plus "artificielles", symbolisant la vie microbienne. "Il y a avec le synthétiseur un côté organique. Dans les animations, lorsqu’on voit les vers se déplacer, on a ce fond sonore composé de sons assez pétillants et joyeux qui accompagnent leur déplacement. Ça suscite un sentiment d’activité incessante de ces organismes vivants, à l'origine même de la vie humaine", décrit l’auteur-compositeur.


Raconter la vie

 

La technique de l'ostinato, la répétition obstinée d’un motif mélodique, harmonique ou rythmique, joué par le lithophone, un instrument à percussion fait de pierres ou de morceaux de roche et frappé avec des baguettes, renforce cette volonté d’évoquer le vivant : "L’ostinato du lithophone provoque un effet de boucle rappelant le cycle de la vie. Le caractère répétitif renvoie directement au message du film : les microbes sont indispensables à notre vie, parce qu’ils sont à l'origine de notre existence et assurent le bon fonctionnement de notre organisme. Sans eux, un déséquilibre s'installe."

Musicien multi-instrumentiste, il crée les maquettes depuis chez lui, utilisant des instruments chinés ou qu'il a lui-même confectionnés :  “une caverne d'Ali Baba” où plus de 50 instruments reposent, prêts à être utilisés pour donner vie aux compositions. "L’idée est de mélanger des sonorités uniques qui proviennent d’instruments qui le sont tout autant", résume le compositeur. Cette démarche reflète le désir de singularité et d'artisanat qui caractérise son art. Une marque de fabrique qu'il met au service de “Vive les microbes !”.

" ["acvideo"]=> string(0) "" ["video2"]=> string(0) "" ["acvideo2"]=> string(0) "" ["creditphoto"]=> string(0) "" }

La Fabrique des Pandémies

Nouvelle Cordée

Qu'est-ce qu'on attends ?