11/06/2024

L'éducation verte : cultiver la conscience environnementale en ville grâce au jardin pédagogique

 

La sensibilisation à la protection de l’environnement via une approche ludique est la solution privilégiée par la ville de Sarcelles (Val-d'Oise) avec son jardin pédagogique. Candelaria Hernandez, coordinatrice de l'association Iven'Terre, nous invite à découvrir cet endroit où de nombreuses actions écologiques voient le jour.

 

Au bout d'une impasse, un espace suscite la curiosité des passants : le jardin pédagogique. Ce terrain de 4000 m2, confié à la gestion d’Iven’Terre par la municipalité depuis l'été 2009, abrite un rucher, un enclos à lapins, une mare, ainsi qu’une vingtaine d'espèces d'arbres, pour un total de 500 espèces végétales.

Des opérations pour éveiller les consciences

À travers des initiatives pratiques, le lieu vise à remplir la principale mission de l’association : l’éducation à l'environnement et au développement durable. “C'est un jardin dédié à la préservation de la biodiversité. Nous partons du principe que pour protéger la nature, il faut déjà la voir et la connaître”, déclare la coordinatrice.

Elle propose donc diverses activités avec pour thèmes : l’environnement, la biodiversité, l’alimentation, les déchets, l’éco-citoyenneté, et le jardin. Les ateliers ont été conçus pour convenir à tous les publics : “Nos programmes sont composés de pratiques telles que le jardinage, l’apiculture, la découverte d’espèces végétales et animales, la cueillette et la cuisine de plantes sauvages comestibles ou encore la conception de peinture végétale.” L’objectif étant de permettre aux habitants de mieux comprendre et connaître l’environnement qui les entoure.

Quand les enfants voient la mare, ils disent qu'elle est vide parce qu'il n'y a pas de poissons. En les laissant pêcher et observer son contenu dans un aquarium, ils constatent qu'il y a bien plus de vie qu'ils ne le pensaient.

Ils réalisent alors que la vie aquatique ne se résume pas aux seuls poissons”, explique Candelaria Hernandez. Ce travail contribue également à faire évoluer le regard qu’ils portent sur la nature. Les friches, souvent perçues comme "fouillis" ou "sales" par les visiteurs, sont délibérément maintenues, car elles “font partie du processus de sensibilisation et de pédagogie” mené par l’association. Elle poursuit : “Une fois que les gens utilisent le millepertuis pour en faire de l’huile rouge, ils apprennent à l'identifier et sont plus enclins à le laisser pousser.”

 

Crédits : Mégane Luzayadio

Prôner l’unité et l’inclusivité

Outre sa fonction instructive, le jardin a une forte dimension sociale. L’organisation des différentes animations et d’évènements durant l’année tend à favoriser la cohésion sociale. “On l’a conçu tel un outil social, en faire un lieu de rencontres propice à la création de liens et au partage. L'avantage de l'environnement est qu'il s'agit d'un sujet qui intéresse toutes les cultures. Ça rassemble des personnes de tout horizon et de tout âge.”

La vocation sociale passe aussi par la mise à disposition de parcelles. 10 zones sont réservées à un usage personnel. En échange d'une adhésion et de la signature d'une charte, certains Sarcellois peuvent bénéficier d'un de ces emplacements pendant 1 an. La coordinatrice précise que les parcelles servent “surtout à l'apprentissage des méthodes de jardinage plutôt qu’à une réelle production alimentaire”.

Les habitants s’engagent par la même occasion à aider à l’entretien du jardin et à l’animation des activités. Un moyen de rapprocher la quarantaine de bénévoles qui participent à “donner vie à l’endroit”, pour bâtir un esprit de solidarité.


Un réseau éducatif et associatif actif

D’ailleurs, les animateurs accueillent régulièrement des classes allant de la maternelle au lycée, grâce notamment aux partenariats établis avec la mairie et la Cité Educative de Sarcelles. Les contacts répétés avec les établissements scolaires amènent également à ce qu’ils se déplacent dans les écoles : “Sur notre site internet figure un catalogue thématique proposant divers sujets accompagnés de supports éducatifs. En général, le choix se fait en concertation avec les enseignants. Selon les besoins, nous pouvons les accompagner dans le suivi de programmes comme ‘Les aires terrestres éducatives" de l'Office français de la biodiversité (OFB).” Une démarche qui incite les élèves à explorer le territoire.

Un accompagnement est aussi offert aux particuliers, écoles et bailleurs sociaux qui prévoient des projets de végétalisation. “Ils font principalement appel à nous pour la création d’espaces verts. Exemple classique : un immeuble avec à ses pieds une friche que les résidents désirent transformer en jardin. Notre rôle sera de leur fournir des conseils sur la biodiversité et de les soutenir dans la création d'un collectif associatif pour ceux qui le désirent”, détaille la géographe de formation. 

Inven’Terre a ainsi œuvré à la création du groupe “Plaine de vie” dans une autre ville du département. L’association collabore fréquemment avec des associations impliquées dans la protection de l'environnement, la solidarité internationale et dans l’insertion professionnelle. ”Nos partenariats prennent plusieurs formes. Par exemple, nous pouvons réaliser des ateliers et des projets communs”. Le dernier projet en date ? La création d’un second jardin pédagogique dans le grand ensemble de la ville - citadelle de béton connue

Crédits : Mégane Luzayadio

 

 

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La sensibilisation à la protection de l’environnement via une approche ludique est la solution privilégiée par la ville de Sarcelles (Val-d'Oise) avec son jardin pédagogique. Candelaria Hernandez, coordinatrice de l'association Iven'Terre, nous invite à découvrir cet endroit où de nombreuses actions écologiques voient le jour.

 

Au bout d'une impasse, un espace suscite la curiosité des passants : le jardin pédagogique. Ce terrain de 4000 m2, confié à la gestion d’Iven’Terre par la municipalité depuis l'été 2009, abrite un rucher, un enclos à lapins, une mare, ainsi qu’une vingtaine d'espèces d'arbres, pour un total de 500 espèces végétales.

Des opérations pour éveiller les consciences

À travers des initiatives pratiques, le lieu vise à remplir la principale mission de l’association : l’éducation à l'environnement et au développement durable. “C'est un jardin dédié à la préservation de la biodiversité. Nous partons du principe que pour protéger la nature, il faut déjà la voir et la connaître”, déclare la coordinatrice.

Elle propose donc diverses activités avec pour thèmes : l’environnement, la biodiversité, l’alimentation, les déchets, l’éco-citoyenneté, et le jardin. Les ateliers ont été conçus pour convenir à tous les publics : “Nos programmes sont composés de pratiques telles que le jardinage, l’apiculture, la découverte d’espèces végétales et animales, la cueillette et la cuisine de plantes sauvages comestibles ou encore la conception de peinture végétale.” L’objectif étant de permettre aux habitants de mieux comprendre et connaître l’environnement qui les entoure.

Quand les enfants voient la mare, ils disent qu'elle est vide parce qu'il n'y a pas de poissons. En les laissant pêcher et observer son contenu dans un aquarium, ils constatent qu'il y a bien plus de vie qu'ils ne le pensaient.

Ils réalisent alors que la vie aquatique ne se résume pas aux seuls poissons”, explique Candelaria Hernandez. Ce travail contribue également à faire évoluer le regard qu’ils portent sur la nature. Les friches, souvent perçues comme "fouillis" ou "sales" par les visiteurs, sont délibérément maintenues, car elles “font partie du processus de sensibilisation et de pédagogie” mené par l’association. Elle poursuit : “Une fois que les gens utilisent le millepertuis pour en faire de l’huile rouge, ils apprennent à l'identifier et sont plus enclins à le laisser pousser.”

 

Crédits : Mégane Luzayadio

Prôner l’unité et l’inclusivité

Outre sa fonction instructive, le jardin a une forte dimension sociale. L’organisation des différentes animations et d’évènements durant l’année tend à favoriser la cohésion sociale. “On l’a conçu tel un outil social, en faire un lieu de rencontres propice à la création de liens et au partage. L'avantage de l'environnement est qu'il s'agit d'un sujet qui intéresse toutes les cultures. Ça rassemble des personnes de tout horizon et de tout âge.”

La vocation sociale passe aussi par la mise à disposition de parcelles. 10 zones sont réservées à un usage personnel. En échange d'une adhésion et de la signature d'une charte, certains Sarcellois peuvent bénéficier d'un de ces emplacements pendant 1 an. La coordinatrice précise que les parcelles servent “surtout à l'apprentissage des méthodes de jardinage plutôt qu’à une réelle production alimentaire”.

Les habitants s’engagent par la même occasion à aider à l’entretien du jardin et à l’animation des activités. Un moyen de rapprocher la quarantaine de bénévoles qui participent à “donner vie à l’endroit”, pour bâtir un esprit de solidarité.


Un réseau éducatif et associatif actif

D’ailleurs, les animateurs accueillent régulièrement des classes allant de la maternelle au lycée, grâce notamment aux partenariats établis avec la mairie et la Cité Educative de Sarcelles. Les contacts répétés avec les établissements scolaires amènent également à ce qu’ils se déplacent dans les écoles : “Sur notre site internet figure un catalogue thématique proposant divers sujets accompagnés de supports éducatifs. En général, le choix se fait en concertation avec les enseignants. Selon les besoins, nous pouvons les accompagner dans le suivi de programmes comme ‘Les aires terrestres éducatives" de l'Office français de la biodiversité (OFB).” Une démarche qui incite les élèves à explorer le territoire.

Un accompagnement est aussi offert aux particuliers, écoles et bailleurs sociaux qui prévoient des projets de végétalisation. “Ils font principalement appel à nous pour la création d’espaces verts. Exemple classique : un immeuble avec à ses pieds une friche que les résidents désirent transformer en jardin. Notre rôle sera de leur fournir des conseils sur la biodiversité et de les soutenir dans la création d'un collectif associatif pour ceux qui le désirent”, détaille la géographe de formation. 

Inven’Terre a ainsi œuvré à la création du groupe “Plaine de vie” dans une autre ville du département. L’association collabore fréquemment avec des associations impliquées dans la protection de l'environnement, la solidarité internationale et dans l’insertion professionnelle. ”Nos partenariats prennent plusieurs formes. Par exemple, nous pouvons réaliser des ateliers et des projets communs”. Le dernier projet en date ? La création d’un second jardin pédagogique dans le grand ensemble de la ville - citadelle de béton connue

Crédits : Mégane Luzayadio

 

 

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