28/04/2022

Pierrot Men, le regard d'un photographe

Pierrot Men est un artiste, photographe malgache, dont l’œuvre dépasse de loin les contours de l’île rouge. Né en 1954 à Midongy du Sud sur la côte est de Madagascar, aujourd’hui basé à Fianarantsoa, sur les hauts plateaux, Chan Hong Men Pierrot y dirige le plus grand laboratoire photographique de la ville. Touchée par la sensibilité de ses images, Marie-Monique Robin lui a proposé d’accompagner notre équipe lors du tournage sur son île natale où il exerce principalement son talent.

 

Dans notre projet, qu’est-ce qui vous a donné l’envie de collaborer ?

 

Pierrot Men : C’est d’abord le sujet du film et le lieu de tournage, dans une forêt primaire dans la région où je vis. Et bien sûr de pouvoir rencontrer et avoir la chance de photographier Juliette Binoche, une de mes actrices préférées…

 

Comment avez-vous abordé ce reportage photographique ? De manière différente que lorsque vous créez une oeuvre de votre propre inspiration ?

 

P.M : Rien n’a changé dans ma manière de travailler. J’étais libre et mon inspiration reste la même, tout en gardant quand même les consignes que l’on m’avait données comme ne pas gêner le travail des cameramen… Je me suis adapté tout en pouvant faire comme je le souhaitais…

 

Comment inscrivez-vous le travail que vous avez réalisé à nos côtés, dans votre démarche globale de photographe ?

 

P.M : C’est un vrai travail d’équipe, j’étais entouré de gens vraiment très sympathiques, nous étions tous là pour réussir le film. Nous échangions beaucoup avec les cameramen et j’ai beaucoup appris à leurs côtés, nous avions le même but, faire de belles images. Chacun a proposé ses idées de lumière, de cadrage, pour que tout le monde soit à la fin d’accord. L’union fait la force.

 

Qu'est-ce qui vous a le plus touché lors du tournage que vous avez suivi ?

 

P.M : La gentillesse et la disponibilité de toute l’équipe. Leur approche aussi à la population a été remarquable.

 

Observez-vous d'importants changements concernant la biodiversité à Madagascar ? Cela pourrait-il être un sujet que vous pourriez traiter dans votre travail ?

 

P.M : C’est un sujet qui me parle par exemple dans mes séries sur l’eau, la pêche et la déforestation… (cf. www.pierrotmen.com)

 

 

La perte de biodiversité a un impact direct sur tous les écosystèmes qui comprennent la nature, le monde animal, les êtres humains et leurs santé... A partir du moment où l'on détruit l'environnement, on détruit la santé humaine. Cette photo nous a frappés. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez vu, perçu en la prenant ?

 

 

 

P.M : Nous étions tous sur le lieu de reboisement. Ça s’est passé très vite. Une jeune fille passe et un seul arbre derrière elle. Scène très minimaliste et symbolique que j’affectionne beaucoup. L’essentiel est là. Le rappel des formes des feuilles de l’arbre et les cheveux de la jeune fille m’a interpellé, je déclenche, c’est évident.

 

Si vous deviez garder une image du tournage, laquelle serait-ce ?

 

P.M : J’en garde beaucoup, dont celle-ci, le cueilleur de bananes, d’un groupe que nous avons rencontré à la lisière de la forêt

 

 

 

 

Quel regard portez-vous sur la prise d'images, la composition de l'image en mouvement sur ce film ? Qu'avez-vous retiré de cette observation par rapport à votre propre approche photographique ?

 

P.M : L’avantage avec un film est que je peux savoir d’avance ce qui va se passer, alors j’anticipe. Lorsque l’on répète la scène, je peux « corriger » le tir. J’étais entouré d’une équipe technique qui savait parfaitement ce qu’elle faisait, ce qui m’a mis en confiance.

 

Avez-vous vous-même déjà créé une œuvre à 4 mains ?

 

P.M : Oui, à travers un livre il y a quelques années avec un écrivain poète.

J’ai eu du plaisir à participer à ce film avec un éventail de compétences plus large, dans différents domaines et pour une juste cause.

 

Est-ce différent de photographier une actrice telle que Juliette Binoche, qui a l'habitude de l'exercice, d’une autre personne ? En quoi cela modifie-t-il votre approche ?

 

P.M : Rencontrer et photographier une grande actrice comme Juliette Binoche était inhabituel et nouveau pour moi. J’avais le trac… Mais après quelques moments passés ensemble, j’ai découvert qu’elle est une personne comme tant d’autres, simple, accessible, très gentille et souriante comme j’aime. Mais je n’ai pas oublié que j’avais Juliette Binoche devant moi. Je voulais vraiment bien la photographier.

 

 

 

Photos © Pierrot Men

 

 

 

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Pierrot Men est un artiste, photographe malgache, dont l’œuvre dépasse de loin les contours de l’île rouge. Né en 1954 à Midongy du Sud sur la côte est de Madagascar, aujourd’hui basé à Fianarantsoa, sur les hauts plateaux, Chan Hong Men Pierrot y dirige le plus grand laboratoire photographique de la ville. Touchée par la sensibilité de ses images, Marie-Monique Robin lui a proposé d’accompagner notre équipe lors du tournage sur son île natale où il exerce principalement son talent.

 

Dans notre projet, qu’est-ce qui vous a donné l’envie de collaborer ?

 

Pierrot Men : C’est d’abord le sujet du film et le lieu de tournage, dans une forêt primaire dans la région où je vis. Et bien sûr de pouvoir rencontrer et avoir la chance de photographier Juliette Binoche, une de mes actrices préférées…

 

Comment avez-vous abordé ce reportage photographique ? De manière différente que lorsque vous créez une oeuvre de votre propre inspiration ?

 

P.M : Rien n’a changé dans ma manière de travailler. J’étais libre et mon inspiration reste la même, tout en gardant quand même les consignes que l’on m’avait données comme ne pas gêner le travail des cameramen… Je me suis adapté tout en pouvant faire comme je le souhaitais…

 

Comment inscrivez-vous le travail que vous avez réalisé à nos côtés, dans votre démarche globale de photographe ?

 

P.M : C’est un vrai travail d’équipe, j’étais entouré de gens vraiment très sympathiques, nous étions tous là pour réussir le film. Nous échangions beaucoup avec les cameramen et j’ai beaucoup appris à leurs côtés, nous avions le même but, faire de belles images. Chacun a proposé ses idées de lumière, de cadrage, pour que tout le monde soit à la fin d’accord. L’union fait la force.

 

Qu'est-ce qui vous a le plus touché lors du tournage que vous avez suivi ?

 

P.M : La gentillesse et la disponibilité de toute l’équipe. Leur approche aussi à la population a été remarquable.

 

Observez-vous d'importants changements concernant la biodiversité à Madagascar ? Cela pourrait-il être un sujet que vous pourriez traiter dans votre travail ?

 

P.M : C’est un sujet qui me parle par exemple dans mes séries sur l’eau, la pêche et la déforestation… (cf. www.pierrotmen.com)

 

 

La perte de biodiversité a un impact direct sur tous les écosystèmes qui comprennent la nature, le monde animal, les êtres humains et leurs santé... A partir du moment où l'on détruit l'environnement, on détruit la santé humaine. Cette photo nous a frappés. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez vu, perçu en la prenant ?

 

 

 

P.M : Nous étions tous sur le lieu de reboisement. Ça s’est passé très vite. Une jeune fille passe et un seul arbre derrière elle. Scène très minimaliste et symbolique que j’affectionne beaucoup. L’essentiel est là. Le rappel des formes des feuilles de l’arbre et les cheveux de la jeune fille m’a interpellé, je déclenche, c’est évident.

 

Si vous deviez garder une image du tournage, laquelle serait-ce ?

 

P.M : J’en garde beaucoup, dont celle-ci, le cueilleur de bananes, d’un groupe que nous avons rencontré à la lisière de la forêt

 

 

 

 

Quel regard portez-vous sur la prise d'images, la composition de l'image en mouvement sur ce film ? Qu'avez-vous retiré de cette observation par rapport à votre propre approche photographique ?

 

P.M : L’avantage avec un film est que je peux savoir d’avance ce qui va se passer, alors j’anticipe. Lorsque l’on répète la scène, je peux « corriger » le tir. J’étais entouré d’une équipe technique qui savait parfaitement ce qu’elle faisait, ce qui m’a mis en confiance.

 

Avez-vous vous-même déjà créé une œuvre à 4 mains ?

 

P.M : Oui, à travers un livre il y a quelques années avec un écrivain poète.

J’ai eu du plaisir à participer à ce film avec un éventail de compétences plus large, dans différents domaines et pour une juste cause.

 

Est-ce différent de photographier une actrice telle que Juliette Binoche, qui a l'habitude de l'exercice, d’une autre personne ? En quoi cela modifie-t-il votre approche ?

 

P.M : Rencontrer et photographier une grande actrice comme Juliette Binoche était inhabituel et nouveau pour moi. J’avais le trac… Mais après quelques moments passés ensemble, j’ai découvert qu’elle est une personne comme tant d’autres, simple, accessible, très gentille et souriante comme j’aime. Mais je n’ai pas oublié que j’avais Juliette Binoche devant moi. Je voulais vraiment bien la photographier.

 

 

 

Photos © Pierrot Men

 

 

 

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